Divisions fédérales : saison 2018/2019 - Jean Prat, Du Manoir et séries

La commission d’appel fédérale a confirmé
la décision prise en première instance à
l’encontre de votre club de l’interdire de
phase finale de Fédérale 2. Elle vous reproche
notamment un déficit de 45 000 euros
sur la saison 2017-2018. Allez-vous porter
l’affaire plus loin devant le CNOSF ?
Oui. Nous attendons le courrier officiel de notification
de la commission d’appel et notre avocat
saisira la commission de conciliation. On ne comprend
pas pourquoi on nous a sanctionnés.
Niez-vous ce déficit ?
Non. Nous l’avons reconnu. Et nous l’avons comblé
très rapidement. Dès que la première commission
fédérale nous avait notifié cette décision
au mois de décembre, nous avions réuni nos principaux
partenaires pour leur expliquer la situation.
Ils nous avaient soutenus au-delà du nécessaire,
en rassemblant 90 000 euros. La moitié de
cette somme à peu près est déjà sur notre compte.
Notre capacité de réaction aurait dû nous permettre
d’échapper à cette sanction.
Dans le contexte actuel, la liquidation du
club de Strasbourg étant la dernière manifestation
des abus en tous genres, la rigueur
et la sévérité fédérale sont assez
compréhensibles. Vous êtes bien placés à
Lille pour savoir ce que le laxisme des organismes
de contrôle peut engendrer…
Oui, nous sommes si bien placés que nous savons
tous les efforts qui ont été nécessaires pour recréer
une dynamique de rugby de haut niveau sur le territoire,
après avoir subi le dépôt de bilan du LMR.
L’image du rugby avait beaucoup souffert. Nous
l’avons rétablie. La Fédération ne nous aide pas du
tout en confirmant cette sanction qui jette une
ombre sur notre action.
On comprend même que politiquement,
vous empêcher d’accéder à la Fédérale 1,
cela n’est pas cohérent avec la nécessité
de développer le rugby sur l’ensemble du
territoire. Mais si la faute existe, ne pensez-
vous pas qu’il était du devoir fédéral
de rester ferme sur le principe de sa rigueur
?
Je n’ai rien contre les principes, ni rien contre la
rigueur et la sévérité, à la condition qu’ils soient
exercés avec intelligence et une capacité d’adaptation
aux situations particulières. Notre déficit
n’est pas structurel. Pour moitié, il est le résultat
de notre adaptation un peu trop lente à notre déménagement
dans le stadium de Villeneuve-d’Ascq,
une enceinte de seize mille places qu’il faut savoir
habiter. Le coût de fonctionnement n’est pas neutre.
Nous n’avons pas utilisé l’argent manquant
la saison dernière pour payer des joueurs en sousmain.
Notre projet est très identitaire. Nous présentons
une équipe dans laquelle 75 % des équipiers
ont été formés dans les Hauts-de-France.
Et 50 % de l’effectif a moins de 23 ans. Nous sommes
soutenus par des partenaires non négligeables.
EDF, Boulanger, ou Vinci, font partie de nos
soutiens qui ont versé une partie de la somme
des 90 000 euros. Ils ont aussi transmis des courriers
de soutien stipulants leurs engagements sur
le long terme. Très sincèrement, je ne comprends
vraiment pas pourquoi on nous applique cette rigueur
sans prendre en compte notre situation réelle.

c/c midol

Un grand boum
juste avant
les phases finales
Leader très dominant de sa poule de Fédérale 2,
Marcq-en-Baroeul n’avait perdu qu’une seule
rencontre depuis le départ de la phase préliminaire,
la semaine dernière à Drancy (30-29). Son
hégémonie dans ce groupe nordiste supposé
très relevé lui avait tressé une réputation de
champion de France potentiel. En décidant de
l’évincer des phases finales, la Fédération a
rendu encore plus ouverte la conquête vers le
titre. Et les clubs de la poule 1 qui ont perdu
leur leader, vont vivre une fin de phase préliminaire
délirante. Chartres (5e) et Antony (6e), qui,
depuis longtemps, ne pensaient plus pouvoir
participer aux phases finales, vont se disputer le
dernier ticket qualificatif remis en jeu. Si bien
que leur opposition directe programmée à
Chartes le 14 avril prendra sans doute les allures
d’une finale de qualification. Et Orsay (2e) et
Drancy (3e), qui pensaient lutter jusqu’au bout
pour le gain de la deuxième place, vont maintenant
se battre pour le leadership, et une voie
plus dégagée vers la montée en Fédérale 1.
Dans l’attente du verdict de la commission de
conciliation du CNOSF, tous les enjeux qui semblaient
figés ont été relancés. G. C.

c/c midol