Divisions fédérales : saison 2018/2019 - Jean Prat, Du Manoir et séries

Les dirigeants de
Drancy ont brisé
une digue psychologique.
Eux qui
s’étaient clairement
positionnés contre
une montée en Fédérale 1 - « On
n’a pas les moyens économiques
pour assumer », disaient-ils en
début de championnat - se sont
ravisés à mesure que leur équipe
a monté en gamme, jusqu’à
changer complètement leur fusil
d’épaule il y a seulement
trois semaines. « Va où tu veux
avec eux, on assumera », a glissé
son président à l’entraîneur
Stéphane Lastapie, juste après
le succès méritant de ses joueurs
obtenu contre Marcq-en-Baroeul
(30-29). Les Drancéens sont
donc devenus des candidats
comme les autres, et depuis ce
moment de grande communion,
où le leader nordiste a perdu
son invincibilité pour la première
fois de la saison, leur candidature
a encore pris en épaisseur.
La sanction fédérale,
d’abord, qui a fermé les portes
des phases finales aux
Marcquois, a changé les enjeux
des équipes poursuivantes.
Dimanche, Drancy et Orsay joueront
donc pour le gain de cette
première place, et le parcours
facilitant qu’elle offre vers la
Fédérale 1.
RETOUR DE MERCEY À ORSAY
Cette première place est la seule
qui garantisse la réception du
match retour de la montée en
cas de qualification pour le
deuxième tour. « On la veut »,
admet franchement l’entraîneur
Ivan Dury depuis Orsay. « On
s’était promis de se classer à une
meilleure place que la saison dernière
», le contourne Stéphane
Lastapie. Son équipe avait fini
troisième. Elle doit donc terminer
à la deuxième place. Elle
doit donc battre Orsay, et s’ouvrir
la voie en grand. Pour
Drancy, il s’est passé aussi une
petite anecdote, depuis le match
de Marcq-en-Baroeul, un « trois
fois rien » mais qui veut dire
beaucoup : Drancy a gagné à
Gennevilliers, ce qui n’était jamais
arrivé dans l’histoire du
club. « Il y a quelque chose qui
nous pousse dans le dos vers
l’avant », en rigole Stéphane
Lastapie. Victoire contre le leader,
décision du club de montée
en Fédérale 1, victoire historique
à Gennevilliers, et
possibilité de jouer la première
place : l’enchaînement est porteur,
effectivement, depuis un
mois. « Nous allons jouer chez
un adversaire en pleine confiance,
qui vient de battre le leader invaincu
et qui s’était imposé chez
nous, estime Ivan Dury. À l’issue
de notre défaite du match aller,
nous nous étions dit qu’il faudrait
lui rendre la pareille au
match retour. Les enjeux qui se
sont précisés ont rendu cet objectif
impérieux. Nous savons où
nous mettons les pieds. Nous allons
bien voir ce que nous avons
dans le bide à quinze jours du
démarrage des phases finales. »
À Drancy, il manquera uniquement
le deuxième ligne Bakkary
Tambadou, suspendu pour deux
cartons jaunes reçus. À Orsay,
le talonneur Kieran Paul sera
absent en raison d’une douleur
à l’épaule. Mais le retour de blessure
de l’autre talonneur Florian
Cousin compensera son absence.
Et l’équipe accueillera aussi le
deuxième ligne Damien Mercey,
de retour de suspension après six
matchs de retenus. De part et
d’autre, on jouera donc avec les
forces vives, cette rencontre
phare de la dernière journée de
la phase préliminaire. ■

c/c du midol du jour

Qui l’eut cru ?
Dans cette
poule 8, ce sont
les places 5, 6 et 7
qui vont valoir de
l’or au soir de la
22e journée. En effet,
les places 2, 3
et 4 sont d’ores et déjà attribuées
à des équipes qui ne devraient
pas pouvoir jouer la
phase finale, la faute à des sanctions
prononcées à leur encontre
par le gendarme financier
du rugby. Limoges, Vichy et
Périgueux pourraient donc
s’être qualifiés sportivement
pour rien, ce qui laisse la porte
grande ouverte aux premières
équipes poursuivantes, pour
peu qu’elles soient dans les
clous financiers escomptés par
la DNACG.
Au matin de cette 22e et dernière
journée de la phase régulière,
Saint-Junien occupe la
cinquième place et Orléans la
sixième. La septième place est
la propriété de Tulle (54 points)
mais est convoitée par
Clermont-Cournon. D’où l’importance
de ce match Orléans
- Clermont-Cournon dont le résultat
pourrait qualifier - ou
pas - les Auvergnats. « C’est un
peu inespéré, pose d’emblée le
président auvergnat Thierry
Faure. Mais si la qualification
vient à être obtenue, on la prend
avec un grand plaisir. Rien n’est
encore fait, il faut gagner ce
week-end. Ce serait une très belle
récompense pour les joueurs et
tout le club qui ont rempli les
objectifs fixés en début de saison
en obtenant le maintien mathématique
assez rapidement.
Maintenant, ce n’est que du plaisir
et du bonus. Nous qualifier
nous donnerait une motivation
supplémentaire et nous offrirait
au moins deux matchs de plus
à disputer, ce qui ne serait pas
sans satisfaire notre trésorier
et notre public. » Pour parvenir
à jouer ces matchs couperets,
il faudra se défaire d’Orléans.
« C’est une très belle équipe, prévient
Thierry Faure. Une formation
que nous avions eu le
plus grand mal à battre lors du
match aller. Une équipe qui nous
ressemble beaucoup, joueuse,
composée de garçons véloces. »
CLERMONT-COURNON,
UNE ÉQUIPE VÉLOCE
Les Auvergnats ont fait leur
beurre, cette saison, en proposant
un jeu de qualité basé sur
la vitesse de leurs trois-quarts
plus que sur la puissance de
leurs avants, qui sont avant tout
des courroies de distribution
pour lancer des attaques échevelées
: « On aime mettre du
mouvement et impulser de la vitesse
au jeu. C’est un peu notre
marque de fabrique, explique le
président de Clermont-Cournon
qui espère voir un beau match
de rugby. Si on ne se qualifie
pas, on n’en fera pas un drame
non plus. Pour nous l’essentiel
est assuré depuis l’obtention du
maintien. »
Les Orléanais, eux, sont quasiment
assurés d’être qualifiés,
en leur qualité de sixièmes. Ils
sont toujours en mesure d’aller
chercher la cinquième place,
qui appartient pour l’instant à
des Saint-Juniauds qui la défendront
à Périgueux. Tout ça
histoire de suppléer le deuxième
de la poule en phase finale et de
s’ouvrir un peu plus le tableau.
Vous suivez ?

c/c midol