[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Vos dirigeants ont pris la décision de ne pas
contester votre non-participation aux phases
finales devant le CNOSF. Le capitaine de
l’équipe est-il d’accord avec cette position ?Si tout a bien été étudié, on doit leur faire confiance.
C’est extrêmement dommage, mais si la poursuite du
projet tenait à cette décision, il fallait la prendre.
En tant que joueur professionnel, vous aviez
subi la liquidation du LMR. Vous connaissez
aujourd’hui cette sanction administrative.
Dans quel état d’esprit jugez-vous ce coup
d’arrêt ?Je la juge à travers mon âme de compétiteur. Je suis
tellement triste pour nous, pour l’ensemble du groupe,
qui avait tellement travaillé pour en arriver là. On a
donné de notre sang et de notre sueur pour réaliser notre
saison. On ne l’a pas construite avec un recrutement
délirant comme cela a pu se faire ailleurs. On en a
bavé, on méritait d’y aller. La situation avec le LMR était
différente. J’étais joueur professionnel, et le dépôt
de bilan avait impacté ma vie sociale assez durement.
Ici, il n’est plus question que de sport. Ce qu’on faisait,
c’était fabuleux. Se faire rembarrer comme ça, avec
tous les jeunes qui ont poussé comme des fous pour
y être, ça fait très mal.
Quelle confiance accordez-vous aujourd’hui
à vos dirigeants ? Serez-vous toujours à
Marcq-en-Baroeul la saison prochaine ?J’aurai envie d’y être, mais avec tout le monde. Nous
n’avons pas encore discuté entre nous. Je ne sais pas
qui fera quoi. Je veux continuer l’aventure, mais à
condition que l’aventure se fasse avec le même groupe.
Concernant nos dirigeants, je ne vais pas m’ériger en
donneur de leçon. L’erreur est humaine. Ils l’ont reconnue
sans nous mentir. Mais il va de soi que nous
avons besoin de gages pour leur donner à nouveau
notre confiance.
Quels gages ?On ne peut pas continuer comme ça. Il faut embaucher
des personnes pour gérer le club administrativement
et financièrement. C’est une nécessité absolue. Sur le
plan économique, nous voulons être assurés que la
saison en cours se terminera dans le positif. Nous
voulons être assurés que la suivante sera correctement
gérée. Et j’ai demandé également à ce nous recevions
de la part de la DNACG un communiqué stipulant
la possibilité de notre participation aux phases
finales de la saison prochaine. Nous voulons recevoir
des assurances que nous ne vivrons pas deux fois la
même chose.
En tant que joueur, comprenez-vous la rigueur
fédérale ?Pas du tout. Nous sommes sanctionnés pour un déficit
de quarante-cinq mille euros constatés à la fin
d’une saison que nous avions terminée à la neuvième
place de notre poule. Je veux dire que ce déficit n’avait
pas été creusé pour construire une équipe. C’est prouvé.
Nos dirigeants ont rapidement comblé ce trou, et
même au-delà. J’ai connu la situation Lilloise, où à
peu près tout et n’importe quoi avait été fait. Nous
sommes ici dans une configuration totalement différente.
Nos dirigeants ont commis une erreur de jeunesse
liée à la croissance rapide du club. On va tuer
leur projet pour ça ? Il me semblait que les clubs devaient
être accompagnés. Cette rigueur fédérale est
totalement inappropriée. Je rejoins mes dirigeants
sur ce point.
Croyez-vous encore à un projet de rugby professionnel
dans le Nord ?Oui. Les joueurs, l’encadrement, les infrastructures,
tout est rassemblé ici pour le rugby de haut niveau. Mais
il faut produire un gros travail pédagogique de fond auprès
des partenaires et du public. C’est un grand défi
de rendre le rugby populaire dans le Nord. Et sur le
plan administratif, il faut visiblement avoir le cul deux
fois plus propre qu’ailleurs. Quand j’ai signé à Marcqen-
Baroeul, ma seule exigence, c’était que le club
agisse en totale transparence dans le respect du règlement.
Vous ne pouvez pas savoir à quel point les
anciens du LMR ont été marqués par le dépôt de bilan.
Je pense que nos dirigeants ont été transparents,
malgré leur erreur, en n’essayant pas de la maquiller.
De ce point de vue, je les soutiens. Devenir pilier, ça
s’apprend. Dirigeant aussi. La Fédération devrait mieux
le comprendre, dès lors que l’erreur ne peut pas être
assimilée à une tricherie.
GUILLAUME POTELLE - Capitaine de Marcq-en-Baroeul IL COMMENTE LA DÉCISION DE SES DIRIGEANTS DE
NE PAS CONTESTER LA SANCTION FÉDÉRALE ET SE PROJETTE SUR LA POSSIBILITÉ D’UN AVENIR.Guillaume Potelle, qui avait connu en tant
que joueur le dépôt de bilan du LMRCV, se
trouve confronté en tant que capitaine à une
sanction qui met un terme prématurément à
une saison formidable.
Les dirigeants reculentRassemblés mardi soir en comité directeur
autour de leur avocat, les dirigeants marquois
ont voté à l’unanimité la décision de ne pas contester
la sanction fédérale prise à leur encontre.
Ils risquaient gros. La commission d’appel avait
assorti leur élimination des phases finales d’une
rétrogradation administrative en Fédérale 3, si le
club n’acceptait pas un plan de redressement
contrôlé. Ils ont évalué qu’ils avaient peu de
chance de convaincre la commission de conciliation
du CNOSF de pencher de leur côté. Une
rétrogradation en Fédérale 3 aurait fait exploser
leur projet. Ils ont préféré la sagesse et repartir
en
Fédérale 2 la saison prochaine, en tirant un
trait sur la possibilité d’une accession en
Fédérale 1.