Actualité Covid 19

aupa sf a écrit:

On peut faire ces discussions dans une rubrique consacré a tout ceci.merci d avance

L'actualité rugby étant au point mort, je vous propose de discuter de l'épidémie ici.

Pour débuter, voici les dernières nouvelles politiques :

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Et vous vous plaignez du Midol...

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🤨🤨

Quelques données :

Je croyais que les nombres de morts avaient un minimum de sens contrairement au reste. Mais maintenant qu'on sait que pour la France ça n'intègre que ce qui concerne le milieu hospitalier, à l'exclusion des EHPAD et du reste...

Un peu de lecture...

Le Covid-19 vu du ciel

Comment éliminer le coronavirus sur sa peau

Jeunes soignants: "On continue de travailler lorsqu'on tombe malade, même avec 39 de fièvre"

La vie privée en ligne, l'autre victime du coronavirus

« Décider n’est pas le rôle des scientifiques »

« Face aux inégalités devant l'épidémie, le risque de tensions sociales fortes »

juste pour dire que certains en bavent ou en ont bave de cette merde.

Le post confinement ne semble pas se passer si bien que ça en Chine...

Des échauffourées ont éclaté ce vendredi sur un pont reliant la province chinoise du Hubei – qui a subi des semaines de confinement pour cause de Coronavirus – à celle de Jiangxi. Sur le pont de Jiujiang, la colère longtemps contenue se libère.

Craignant l’afflux d’habitants du Hubei des policiers de Jiujiang ont formé un barrage routier dans la ville d’en face, au point d’en venir aux mains avec leurs homologues locaux. Plusieurs voitures de police ont été retournées. Ce genre d’événement est très rare. Mais après presque deux mois d’une quarantaine qui vient d’être levée, les habitants de la région qui fut l’épicentre du coronavirus se rendent compte qu’ils ne peuvent pas circuler librement et qu’ils sont même stigmatisés à travers le pays. C'est un ras le bol du confinement et du mépris.

Si la Chine avec des mesures plus qu’autoritaires a réussi à endiguer temporairement le virus, cela s’est fait au prix d’un fort ressentiment.

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jepepikouros a écrit:

Le post confinement ne semble pas se passer si bien que ça en Chine...

Des échauffourées ont éclaté ce vendredi sur un pont reliant la province chinoise du Hubei – qui a subi des semaines de confinement pour cause de Coronavirus – à celle de Jiangxi. Sur le pont de Jiujiang, la colère longtemps contenue se libère.

Craignant l’afflux d’habitants du Hubei des policiers de Jiujiang ont formé un barrage routier dans la ville d’en face, au point d’en venir aux mains avec leurs homologues locaux. Plusieurs voitures de police ont été retournées. Ce genre d’événement est très rare. Mais après presque deux mois d’une quarantaine qui vient d’être levée, les habitants de la région qui fut l’épicentre du coronavirus se rendent compte qu’ils ne peuvent pas circuler librement et qu’ils sont même stigmatisés à travers le pays. C'est un ras le bol du confinement et du mépris.

Si la Chine avec des mesures plus qu’autoritaires a réussi à endiguer temporairement le virus, cela s’est fait au prix d’un fort ressentiment.

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C'est le CON-finement

pour etre plus image, un confinement c'est comme un garrot ! Cela se met en dernier recours est sur un temps tres limite sinon cela devient impossible a retirer ....

Le confinement était il la bonne solution:?: ...peut être pas. D'autres pays ne l'ont pas mis en oeuvre et, pour le moment, s'en sortent mieux que nous. Mais dans un pays comme le notre où il n'y a pas assez de tests, pas assez de gel hydro alcolique, pas assez de respirateurs, pas assez de lits d’hôpitaux, pas assez de masques ni de personnel soignant où une bonne partie de pays est un désert médical y avait il une autre solution.

Moi je n'en sais rien. On dit qu'en Chine le confinement a été finalement un succès...mais qu'en sait on finalement. Aujourd'hui la presse main stream porte la chine aux nues mais que sait on vraiment de ce qui se passe là-bas. Peut on faire confiance a un pays qui a nié pendant 45 jours la réalité de la pandémie et même blâmé son personnel médical qui en faisait état.

Sans doute que chez nous le confinement était, dans l'état de dénuement où nous nous trouvons, la moins pire des solutions. En tout cas moins pire que de ne rien faire du tout. Le plus gros problème sera maintenant de savoir comment sortir du confinement. Il faudra être très attentif a ce qu'il se passera en Italie qui a 2 semaines d'avance sur nous...et qui n'a toujours pas atteint le pic de la pandémie.

jepepikouros a écrit:

Le confinement était il la bonne solution:?: ...peut être pas. D'autres pays ne l'ont pas mis en oeuvre et, pour le moment, s'en sortent mieux que nous.

Oui et non, quand in voit l'Allemagne, certes ils ont moins de moins pour le moment, mais le nombre de cas est plus important qu'en France et cette dernière à actuellement moins de cas par jour que l'Allemagne. Bon OK il y a plus de dépistage en Allemagne qu'en France.

Le Royaume Uni commence lui aussi a accuser un bon nombre de décès (1.019).

Par contre je trouve que la Chine a levé les barrières trop tôt à mon avis.
Je serai plutôt du style fin du confinement = 20 jours après le dernier décès ou cas de coronavirus et bien fermer nos frontières par rapport aux pays toujours atteints.

Pour en revenir à la Chine il y a pas mal de doutes sur le nombre réel de morts à Wunhan...

Coronavirus : la Chine a-t-elle sous-évalué son nombre de morts ?

...quelque ait été la dureté du confinement on peut quand même s'étonner qu'il y ait plus de morts en Italie ou en Espagne qu'en Chine.

jepepikouros a écrit:

Pour en revenir à la Chine il y a pas mal de doutes sur le nombre réel de morts à Wunhan...

Coronavirus : la Chine a-t-elle sous-évalué son nombre de morts ?

...quelque ait été la dureté du confinement on peut quand même s'étonner qu'il y ait plus de morts en Italie ou en Espagne qu'en Chine.

En avant propos, je précise que me suis renseigné auprès d'une sociologue sinophone sur the epoch times. C'est un journal chinois d'opposition, donc basé à l'étranger. Le siège est à New-York. lls sont (très très) conservateurs, mais pas réputés pour diffuser des fakenews.
Sur cet article, ils disent qu'après analyse des données de téléphonie mobile, même en prenant en compte les multitudes d'explication, ils ne parviennent pas à expliquer la chute du nombre de lignes utilisées autrement que par un nombre de décès spectaculaire.

Les Anglais commencent à évoquer 1 confinement jusqu’à fin mai début juin....

Malheureusement on n'en sera pas loin nous aussi de faire comme eux

Coronavirus : l'insoutenable légèreté de l'Europe

Le spécialiste de l'Eurasie Bruno Maçães montre que l'ampleur de l'épidémie en Europe est causée par certains traits culturels proprement européens.

Par Bruno Maçães* pour Quillette** (traduction par Peggy Sastre)

Le 13 mars, l'OMS faisait de l'Europe « l'épicentre » de la pandémie du nouveau coronavirus. À l'heure de cette annonce, de nombreux pays d'Afrique et d'Asie imposaient déjà de sévères restrictions sur les vols et les voyageurs en provenance d'Europe. Un développement qui a tout d'un retournement de situation historique, à la lourde ironie. Voilà que les Européens sont les tenus à l'écart, eux qui depuis si longtemps fortifient leurs frontières contre les dangers – réels ou imaginaires – venant du monde en développement.

En Europe, la crise du coronavirus est avant tout une crise de santé publique, mais qui reflète également de profonds changements dans la manière dont le continent se perçoit. Nombre de ces changements ne sont pas nés d'hier. En mettant les choses en perspective, il est possible de relier d'autres crises – celle de la dette ou des réfugiés – à l'épidémie actuelle, sauf que le coronavirus aura rendu cette réalité plus visible et certainement plus tragique. À mes yeux, il est évident que l'ampleur de l'épidémie en Europe est en rapport direct avec de subtiles questions d'identité culturelle. Je vais en aborder quelques-unes dans cet article.

« La réalité, c'est qu'il n'y a eu ni planification ni préparation. »

Dans une interview publiée le 13 mars, le directeur d'un hôpital madrilène s'exprime avec une franchise inhabituelle. Encore traumatisé par ce qu'il a vu dans l'unité de soins intensifs dans laquelle il travaille, Santiago Moreno confesse : « nous avons péché par excès de confiance ». Comme il l'explique, tout le monde en Espagne pensait qu'une épidémie comme celle du nouveau coronavirus pouvait frapper un endroit comme la Chine, mais pas « un pays comme le nôtre ». On ne pourrait pas le dire plus simplement. Les Européens considèrent toujours la Chine comme un pays en développement. Lorsque les nouvelles sur l'épidémie du Wuhan ont commencé à affluer, ils ont imaginé des marchés et des hôpitaux chinois crasseux, ils ont pensé aux crachats, au manque de médecins et ils ont tremblé. Mais ils ont eu peur pour les Chinois, pas pour eux-mêmes. Une perception qui explique pourquoi, alors que l'opinion publique reprochait à la Chine d'avoir mal géré l'épidémie, on n'avait cure des éventuelles conséquences de cette mauvaise gestion sur l'Europe et d'autres parties du monde développé. La réalité, c'est qu'il n'y a eu ni planification ni préparation.

Je dois remarquer que les très rares personnes à avoir publiquement averti du grand danger que courait le monde – et qui n'ont eu de cesse de perdre patience face au manque de sérieux de l'Europe ou des États-Unis – avaient quasi invariablement une bonne connaissance de la Chine contemporaine. Lorsque vous savez quels progrès la Chine a réalisés ces dernières années et comment le pays est désormais en avance sur l'Occident sur bien des aspects constituant une société moderne, alors il est très peu probable que votre réaction soit l'indifférence quand les autorités chinoises décident de mettre en quarantaine une grande mégapole.

La menace était sérieuse, mais personne en Europe ne l'a prise au sérieux. L'insoutenable légèreté de l'être. Voici quelques semaines, le gouvernement espagnol encourageait activement tous les Espagnols à descendre dans les rues pour participer aux dizaines de manifestations monstres organisées lors de la journée internationale des droits des femmes. Interrogé sur le risque infectieux, un ministre allait répondre par un grand éclat de rire. Depuis, les images de ces marches ont acquis une dimension horrifique des plus palpables. Les revoir, c'est penser aux centaines de morts qui ont suivi. Les rires, les embrassades et les applaudissements sont autant de monuments érigés en mémoire de la folie humaine.

Contraste saisissant
L'Espagne n'a pas été pas seule dans ce cas. Le 7 mars, une municipalité française organisait un grand rassemblement de Schtroumpfs, ces petites créatures bleues vivant dans des maisons en forme de champignon rendues célèbres par une BD belge. Selon le maire de Landerneau, ville où le rassemblement a eu lieu, les participants avaient trouvé leurs costumes dans des magasins de la région. « On s'est dit qu'un peu de légèreté en ce moment, ça ne fait pas de mal ! » Plus récemment encore, alors que le président Macron avait publiquement conseillé aux Français de redoubler de prudence dans leur vie quotidienne, rien n'avait changé. Les images d'esplanades parisiennes surpeuplées ont fini par obliger son gouvernement à imposer des mesures de confinement drastiques.

À l'heure des manifestations à Madrid et du rassemblement de Schtroumpfs, je revenais d'un long séjour en Asie. Le contraste était saisissant. En Inde, à Singapour ou au Vietnam, les gens changeaient radicalement leur comportement pour s'adapter au coronavirus. Ils sortaient moins, évitaient les attroupements, se relayaient dans l'ascenseur et, bien sûr, portaient partout des masques. Qu'importe que cela ait ruiné leur style vestimentaire. Les imaginer organiser une convention de Schtroumpfs pour gagner « un peu de légèreté » avait de quoi, pour le coup, vous faire éclater de rire.

Fort bien. La chose tient peut-être d'une différence culturelle. Le problème, bien sûr, c'est que cela explique probablement pourquoi c'est aujourd'hui l'Europe, et non l'Asie, qui est l'épicentre de l'épidémie. Il en va aussi d'un sombre augure pour l'avenir d'un continent visiblement mal préparé à un monde sorti de son cours normal.

Les raisons de cette différence culturelle peuvent, je crois, être expliquées par l'histoire et la psychologie. Le sentiment d'incertitude et de fragilité de la vie que j'ai constaté en Asie au cours des deux derniers mois est parfaitement compréhensible quand la pauvreté et la maladie sont encore des phénomènes quotidiens, ou vieux tout au plus de deux ou trois générations. Souvent, l'expérience historique se mire dans les institutions publiques : l'absence de systèmes de sécurité sociale et de santé publique performants oblige les Asiatiques à envisager, au cœur même de leur quotidien, que leur monde puisse soudainement s'effondrer. En Europe, la psychologie générale reflète trop souvent l'idéologie du développement, l'idée que les menaces les plus graves pour le bonheur des individus ont été définitivement vaincues. Pourquoi s'inquiéter d'une épidémie si vous disposez d'excellents hôpitaux publics plus ou moins gratuits ? Ce que personne n'imaginait, c'est qu'un virus pouvait conduire ce système parfait jusqu'au point de rupture.

« Les Italiens n'ont tout simplement pas pris le coronavirus suffisamment au sérieux pour modifier ne serait-ce qu'un tout petit peu leurs habitudes. »

Les Européens ont évidemment leurs cauchemars et leurs démons. Mais n'oubliez pas que les tragédies des guerres mondiales ont été interprétées en termes politiques. Elles nous rappellent les dangers du nationalisme et de l'impérialisme. Ce qu'il y a à retenir de notre histoire récente, c'est la confirmation que nous avons raison de croire en la justesse de nos valeurs. Elle ne nous force pas à douter de nous-mêmes. Et même l'histoire sanglante du XXe siècle en Europe n'a rien changé au fait que nous regardons toujours le monde depuis un point que nous pensons central. Une position qui, nous en sommes persuadés, ne fait qu'attiser les convoitises des autres. Tout au long de l'histoire contemporaine, les Européens ont appris à penser qu'ils pouvaient guider, ou du moins influencer le reste du monde, tout en étant protégés des événements nés ailleurs. Aurions-nous tort de penser que le nouveau coronavirus est un événement d'une importance sans précédent précisément parce que, pour la première fois, il révèle la caducité de cette vision du monde ?

Tout a aujourd'hui tellement changé. L'instinct collectif si courant dans d'autres sociétés et les précautions excessives prises face au danger d'une pandémie ou d'autres terribles menaces – ces émotions que le monde développé regardait comme les atavismes de sociétés moins avancées – prennent un sens nouveau. Peut-être s'agit-il moins d'atavismes que d'instincts adaptés en termes évolutionnaires et aidant l'espèce humaine à survivre dans un environnement hostile. La croyance que nous étions passés maîtres et possesseurs de la nature une bonne fois pour toutes ? Elle était sans doute prématurée. L'idée que la science pouvait être remplacée par le postmodernisme ? Une dangereuse illusion. La suspicion permanente à l'égard de la technologie ? Vous avez saisi le topo.

Dans un article puissant publié le 13 mars, le journaliste italien Mattia Ferraresi affirme que la défaillance fondamentale de l'Italie n'est pas à chercher du côté des tests manquants ou de la lenteur de l'action politique. L'échec est social et collectif. Les Italiens n'ont tout simplement pas pris le coronavirus suffisamment au sérieux pour modifier ne serait-ce qu'un tout petit peu leurs habitudes. L'argument est courageux. Il aurait été beaucoup plus facile de critiquer le gouvernement italien pour ses erreurs d'action ou d'inaction, et ne pas ainsi risquer d'être accusé de retourner la faute sur les victimes. Mais ce que Ferraresi a vu et n'a pas pu taire, c'est autre chose : l'incapacité radicale de la population italienne à s'adapter à la possibilité d'une réalité terrible, une réalité que tout le monde a ignorée tant qu'il n'était pas vraiment trop tard. « Comme beaucoup d'autres Italiens, je ne voyais tout simplement pas la nécessité de changer nos habitudes pour une menace invisible. » Mattia avait peut-être accumulé beaucoup d'informations sur le virus, mais il lui manquait ce qu'on pourrait désigner comme une « connaissance morale ». Il était au fait du virus, mais le problème n'affectait pas ses actions.

Le coronavirus a déjà montré qu'il nous fallait réapprendre à vivre dans le monde. C'est une leçon qui sera douloureuse.

*Bruno Maçães est chercheur affilié à l'Institut Hudson, un think tank conservateur américain. Son livre HISTORY HAS BEGUN : The Birth of a New America sera publié au Royaume-Uni en mars et aux États-Unis en septembre. Vous pouvez le suivre sur Twitter @MacaesBruno
**Cet article est paru dans Quillette. Quillette est un journal australien en ligne qui promeut le libre-échange d'idées sur de nombreux sujets, même les plus polémiques. Cette jeune parution, devenue référence, cherche à raviver le débat intellectuel anglo-saxon en donnant une voix à des chercheurs et des penseurs qui peinent à se faire entendre. Quillette aborde des sujets aussi variés que la polarisation politique, la crise du libéralisme, le féminisme ou encore le racisme.

Hoppy a écrit:

Coronavirus : l'insoutenable légèreté de l'Europe

Le spécialiste de l'Eurasie Bruno Maçães montre que l'ampleur de l'épidémie en Europe est causée par certains traits culturels proprement européens.

Par Bruno Maçães* pour Quillette** (traduction par Peggy Sastre)

Le 13 mars, l'OMS faisait de l'Europe « l'épicentre » de la pandémie du nouveau coronavirus. À l'heure de cette annonce, de nombreux pays d'Afrique et d'Asie imposaient déjà de sévères restrictions sur les vols et les voyageurs en provenance d'Europe. Un développement qui a tout d'un retournement de situation historique, à la lourde ironie. Voilà que les Européens sont les tenus à l'écart, eux qui depuis si longtemps fortifient leurs frontières contre les dangers – réels ou imaginaires – venant du monde en développement.

En Europe, la crise du coronavirus est avant tout une crise de santé publique, mais qui reflète également de profonds changements dans la manière dont le continent se perçoit. Nombre de ces changements ne sont pas nés d'hier. En mettant les choses en perspective, il est possible de relier d'autres crises – celle de la dette ou des réfugiés – à l'épidémie actuelle, sauf que le coronavirus aura rendu cette réalité plus visible et certainement plus tragique. À mes yeux, il est évident que l'ampleur de l'épidémie en Europe est en rapport direct avec de subtiles questions d'identité culturelle. Je vais en aborder quelques-unes dans cet article.

« La réalité, c'est qu'il n'y a eu ni planification ni préparation. »

Dans une interview publiée le 13 mars, le directeur d'un hôpital madrilène s'exprime avec une franchise inhabituelle. Encore traumatisé par ce qu'il a vu dans l'unité de soins intensifs dans laquelle il travaille, Santiago Moreno confesse : « nous avons péché par excès de confiance ». Comme il l'explique, tout le monde en Espagne pensait qu'une épidémie comme celle du nouveau coronavirus pouvait frapper un endroit comme la Chine, mais pas « un pays comme le nôtre ». On ne pourrait pas le dire plus simplement. Les Européens considèrent toujours la Chine comme un pays en développement. Lorsque les nouvelles sur l'épidémie du Wuhan ont commencé à affluer, ils ont imaginé des marchés et des hôpitaux chinois crasseux, ils ont pensé aux crachats, au manque de médecins et ils ont tremblé. Mais ils ont eu peur pour les Chinois, pas pour eux-mêmes. Une perception qui explique pourquoi, alors que l'opinion publique reprochait à la Chine d'avoir mal géré l'épidémie, on n'avait cure des éventuelles conséquences de cette mauvaise gestion sur l'Europe et d'autres parties du monde développé. La réalité, c'est qu'il n'y a eu ni planification ni préparation.

Je dois remarquer que les très rares personnes à avoir publiquement averti du grand danger que courait le monde – et qui n'ont eu de cesse de perdre patience face au manque de sérieux de l'Europe ou des États-Unis – avaient quasi invariablement une bonne connaissance de la Chine contemporaine. Lorsque vous savez quels progrès la Chine a réalisés ces dernières années et comment le pays est désormais en avance sur l'Occident sur bien des aspects constituant une société moderne, alors il est très peu probable que votre réaction soit l'indifférence quand les autorités chinoises décident de mettre en quarantaine une grande mégapole.

La menace était sérieuse, mais personne en Europe ne l'a prise au sérieux. L'insoutenable légèreté de l'être. Voici quelques semaines, le gouvernement espagnol encourageait activement tous les Espagnols à descendre dans les rues pour participer aux dizaines de manifestations monstres organisées lors de la journée internationale des droits des femmes. Interrogé sur le risque infectieux, un ministre allait répondre par un grand éclat de rire. Depuis, les images de ces marches ont acquis une dimension horrifique des plus palpables. Les revoir, c'est penser aux centaines de morts qui ont suivi. Les rires, les embrassades et les applaudissements sont autant de monuments érigés en mémoire de la folie humaine.

Contraste saisissant
L'Espagne n'a pas été pas seule dans ce cas. Le 7 mars, une municipalité française organisait un grand rassemblement de Schtroumpfs, ces petites créatures bleues vivant dans des maisons en forme de champignon rendues célèbres par une BD belge. Selon le maire de Landerneau, ville où le rassemblement a eu lieu, les participants avaient trouvé leurs costumes dans des magasins de la région. « On s'est dit qu'un peu de légèreté en ce moment, ça ne fait pas de mal ! » Plus récemment encore, alors que le président Macron avait publiquement conseillé aux Français de redoubler de prudence dans leur vie quotidienne, rien n'avait changé. Les images d'esplanades parisiennes surpeuplées ont fini par obliger son gouvernement à imposer des mesures de confinement drastiques.

À l'heure des manifestations à Madrid et du rassemblement de Schtroumpfs, je revenais d'un long séjour en Asie. Le contraste était saisissant. En Inde, à Singapour ou au Vietnam, les gens changeaient radicalement leur comportement pour s'adapter au coronavirus. Ils sortaient moins, évitaient les attroupements, se relayaient dans l'ascenseur et, bien sûr, portaient partout des masques. Qu'importe que cela ait ruiné leur style vestimentaire. Les imaginer organiser une convention de Schtroumpfs pour gagner « un peu de légèreté » avait de quoi, pour le coup, vous faire éclater de rire.

Fort bien. La chose tient peut-être d'une différence culturelle. Le problème, bien sûr, c'est que cela explique probablement pourquoi c'est aujourd'hui l'Europe, et non l'Asie, qui est l'épicentre de l'épidémie. Il en va aussi d'un sombre augure pour l'avenir d'un continent visiblement mal préparé à un monde sorti de son cours normal.

Les raisons de cette différence culturelle peuvent, je crois, être expliquées par l'histoire et la psychologie. Le sentiment d'incertitude et de fragilité de la vie que j'ai constaté en Asie au cours des deux derniers mois est parfaitement compréhensible quand la pauvreté et la maladie sont encore des phénomènes quotidiens, ou vieux tout au plus de deux ou trois générations. Souvent, l'expérience historique se mire dans les institutions publiques : l'absence de systèmes de sécurité sociale et de santé publique performants oblige les Asiatiques à envisager, au cœur même de leur quotidien, que leur monde puisse soudainement s'effondrer. En Europe, la psychologie générale reflète trop souvent l'idéologie du développement, l'idée que les menaces les plus graves pour le bonheur des individus ont été définitivement vaincues. Pourquoi s'inquiéter d'une épidémie si vous disposez d'excellents hôpitaux publics plus ou moins gratuits ? Ce que personne n'imaginait, c'est qu'un virus pouvait conduire ce système parfait jusqu'au point de rupture.

« Les Italiens n'ont tout simplement pas pris le coronavirus suffisamment au sérieux pour modifier ne serait-ce qu'un tout petit peu leurs habitudes. »

Les Européens ont évidemment leurs cauchemars et leurs démons. Mais n'oubliez pas que les tragédies des guerres mondiales ont été interprétées en termes politiques. Elles nous rappellent les dangers du nationalisme et de l'impérialisme. Ce qu'il y a à retenir de notre histoire récente, c'est la confirmation que nous avons raison de croire en la justesse de nos valeurs. Elle ne nous force pas à douter de nous-mêmes. Et même l'histoire sanglante du XXe siècle en Europe n'a rien changé au fait que nous regardons toujours le monde depuis un point que nous pensons central. Une position qui, nous en sommes persuadés, ne fait qu'attiser les convoitises des autres. Tout au long de l'histoire contemporaine, les Européens ont appris à penser qu'ils pouvaient guider, ou du moins influencer le reste du monde, tout en étant protégés des événements nés ailleurs. Aurions-nous tort de penser que le nouveau coronavirus est un événement d'une importance sans précédent précisément parce que, pour la première fois, il révèle la caducité de cette vision du monde ?

Tout a aujourd'hui tellement changé. L'instinct collectif si courant dans d'autres sociétés et les précautions excessives prises face au danger d'une pandémie ou d'autres terribles menaces – ces émotions que le monde développé regardait comme les atavismes de sociétés moins avancées – prennent un sens nouveau. Peut-être s'agit-il moins d'atavismes que d'instincts adaptés en termes évolutionnaires et aidant l'espèce humaine à survivre dans un environnement hostile. La croyance que nous étions passés maîtres et possesseurs de la nature une bonne fois pour toutes ? Elle était sans doute prématurée. L'idée que la science pouvait être remplacée par le postmodernisme ? Une dangereuse illusion. La suspicion permanente à l'égard de la technologie ? Vous avez saisi le topo.

Dans un article puissant publié le 13 mars, le journaliste italien Mattia Ferraresi affirme que la défaillance fondamentale de l'Italie n'est pas à chercher du côté des tests manquants ou de la lenteur de l'action politique. L'échec est social et collectif. Les Italiens n'ont tout simplement pas pris le coronavirus suffisamment au sérieux pour modifier ne serait-ce qu'un tout petit peu leurs habitudes. L'argument est courageux. Il aurait été beaucoup plus facile de critiquer le gouvernement italien pour ses erreurs d'action ou d'inaction, et ne pas ainsi risquer d'être accusé de retourner la faute sur les victimes. Mais ce que Ferraresi a vu et n'a pas pu taire, c'est autre chose : l'incapacité radicale de la population italienne à s'adapter à la possibilité d'une réalité terrible, une réalité que tout le monde a ignorée tant qu'il n'était pas vraiment trop tard. « Comme beaucoup d'autres Italiens, je ne voyais tout simplement pas la nécessité de changer nos habitudes pour une menace invisible. » Mattia avait peut-être accumulé beaucoup d'informations sur le virus, mais il lui manquait ce qu'on pourrait désigner comme une « connaissance morale ». Il était au fait du virus, mais le problème n'affectait pas ses actions.

Le coronavirus a déjà montré qu'il nous fallait réapprendre à vivre dans le monde. C'est une leçon qui sera douloureuse.

*Bruno Maçães est chercheur affilié à l'Institut Hudson, un think tank conservateur américain. Son livre HISTORY HAS BEGUN : The Birth of a New America sera publié au Royaume-Uni en mars et aux États-Unis en septembre. Vous pouvez le suivre sur Twitter @MacaesBruno
**Cet article est paru dans Quillette. Quillette est un journal australien en ligne qui promeut le libre-échange d'idées sur de nombreux sujets, même les plus polémiques. Cette jeune parution, devenue référence, cherche à raviver le débat intellectuel anglo-saxon en donnant une voix à des chercheurs et des penseurs qui peinent à se faire entendre. Quillette aborde des sujets aussi variés que la polarisation politique, la crise du libéralisme, le féminisme ou encore le racisme.

C'est bien gentil tout ça. Le covid 19 n'a pas commencé en Europe que je sache mais à cause des conditions d'hygiène lamentables des marchés traditionnels chinois. Le sras (grippe aviaire aussi). On profite de toutes les saloperies qu'ils nous envoient comme le moustique tigre et le frelon asiatique et j'imagine qu'il nous en viendra bien d'autres...et des pires.

Je commence à en avoir marre de ce battage de coulpe permanent. Nous européens ne sommes en rien responsables de ce virus nous en sommes les victimes. C'est pas pareil. Maintenant si ce Bruno Maçães préfère aller vivre dans un pays où comme planification on a attendu 45 jours avant de reconnaître l'existence du virus...qu'il le fasse.

Qu'il y ait eu des fautes de erreurs chez nous c'est indiscutable et il faudra tirer au clair ce qu'il s'est passé une fois que tout cela sera terminé. Mais il ne faut pas oublier que les responsabilités initiales ne sont pas en Europe.

Je pense qu'il y aura des commissions d’enquête pour déterminer les éventuelles responsabilités. Je doute qu'il y en ait en Chine où déjà on chante à tous les coins de carrefour les louanges des dirigeants chinois "vainqueurs du covid 19".

jepepikouros a écrit:

C'est bien gentil tout ça. Le covid 19 n'a pas commencé en Europe que je sache mais à cause des conditions d'hygiène lamentables des marchés traditionnels chinois. Le sras (grippe aviaire aussi). On profite de toutes les saloperies qu'ils nous envoient comme le moustique tigre et le frelon asiatique et j'imagine qu'il nous en viendra bien d'autres...et des pires.

Je commence à en avoir marre de ce battage de coulpe permanent. Nous européens ne sommes en rien responsables de ce virus nous en sommes les victimes. C'est pas pareil. Maintenant si ce Bruno Maçães préfère aller vivre dans un pays où comme planification on a attendu 45 jours avant de reconnaître l'existence du virus...qu'il le fasse.

Qu'il y ait eu des fautes de erreurs chez nous c'est indiscutable et il faudra tirer au clair ce qu'il s'est passé une fois que tout cela sera terminé. Mais il ne faut pas oublier que les responsabilités initiales ne sont pas en Europe.

Je pense qu'il y aura des commissions d’enquête pour déterminer les éventuelles responsabilités. Je doute qu'il y en ait en Chine où déjà on chante à tous les coins de carrefour les louanges des dirigeants chinois "vainqueurs du covid 19".

je partage (presque) en tout point ce que tu écris. Et tu oublies surtout la gippe de Hong-kong (1970: 31000 morts en France).
Sauf sur le dernier paragraphe: on ira chercher quelques lampistes, pas les vrai responsables.
Et pourtant, en France, nous avons de vrais experts de la gestion de crise...mais encore plus souvent des charlatans qui confondent (ou assimilent) gestion de crise à communication de crise.

loubiere a écrit:

jepepikouros a écrit:

C'est bien gentil tout ça. Le covid 19 n'a pas commencé en Europe que je sache mais à cause des conditions d'hygiène lamentables des marchés traditionnels chinois. Le sras (grippe aviaire aussi). On profite de toutes les saloperies qu'ils nous envoient comme le moustique tigre et le frelon asiatique et j'imagine qu'il nous en viendra bien d'autres...et des pires.

Je commence à en avoir marre de ce battage de coulpe permanent. Nous européens ne sommes en rien responsables de ce virus nous en sommes les victimes. C'est pas pareil. Maintenant si ce Bruno Maçães préfère aller vivre dans un pays où comme planification on a attendu 45 jours avant de reconnaître l'existence du virus...qu'il le fasse.

Qu'il y ait eu des fautes de erreurs chez nous c'est indiscutable et il faudra tirer au clair ce qu'il s'est passé une fois que tout cela sera terminé. Mais il ne faut pas oublier que les responsabilités initiales ne sont pas en Europe.

Je pense qu'il y aura des commissions d’enquête pour déterminer les éventuelles responsabilités. Je doute qu'il y en ait en Chine où déjà on chante à tous les coins de carrefour les louanges des dirigeants chinois "vainqueurs du covid 19".

je partage (presque) en tout point ce que tu écris. Et tu oublies surtout la gippe de Hong-kong (1970: 31000 morts en France).
Sauf sur le dernier paragraphe: on ira chercher quelques lampistes, pas les vrai responsables.
Et pourtant, en France, nous avons de vrais experts de la gestion de crise...mais encore plus souvent des charlatans qui confondent (ou assimilent) gestion de crise à communication de crise.

Alors là je vais déboucher le champagne.

La dernière en date des rois de la planification...les vainqueurs du covid 19...

Coronavirus: l'achat à la Chine de 640 000 tests défectueux fait scandale en Espagne

...en ce moment l'Espagne avait vraiment besoin de ça

Si c'est avec ce genre de tests que les chinois ont déterminé qu'ils ont vaincu la pandémie...

corona-data.ch


ces graphiques sont tres interessants et perturbant !  Deja l'axe temps n'est pas en date mais en jours apres l'infestation. Ensuite vous decouvrirez comment la courbe de la France suit celle de l'Italie au point d'etre confondue ! Comment certains pays ont des prevalences plusieurs fois superieures a celle de la France ou proche et pourtant pas encore dans le dur. Le caractere disparate de la letalite, bref plein de grah donnant plein d'infos et meme le fichier a votre disposition pour faire vos analyses !



nb: les derniers chiffres semblent montrer un inflechissement de la courbe de la France, espoir .....

BEB_09 a écrit:

corona-data.ch


ces graphiques sont tres interessants et perturbant !  Deja l'axe temps n'est pas en date mais en jours apres l'infestation. Ensuite vous decouvrirez comment la courbe de la France suit celle de l'Italie au point d'etre confondue ! Comment certains pays ont des prevalences plusieurs fois superieures a celle de la France ou proche et pourtant pas encore dans le dur. Le caractere disparate de la letalite, bref plein de grah donnant plein d'infos et meme le fichier a votre disposition pour faire vos analyses !



nb: les derniers chiffres semblent montrer un inflechissement de la courbe de la France, espoir .....

c'est ce que faisait remarquer l'image que j'avais publier il y a quelques jours nous sommes sur les trace de l’Italie.

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je prefere les graphiques !

arckoy a écrit:

BEB_09 a écrit:

corona-data.ch


ces graphiques sont tres interessants et perturbant !  Deja l'axe temps n'est pas en date mais en jours apres l'infestation. Ensuite vous decouvrirez comment la courbe de la France suit celle de l'Italie au point d'etre confondue ! Comment certains pays ont des prevalences plusieurs fois superieures a celle de la France ou proche et pourtant pas encore dans le dur. Le caractere disparate de la letalite, bref plein de grah donnant plein d'infos et meme le fichier a votre disposition pour faire vos analyses !


nb: les derniers chiffres semblent montrer un inflechissement de la courbe de la France, espoir .....

c'est ce que faisait remarquer l'image que j'avais publier il y a quelques jours nous sommes sur les trace de l’Italie.

Je ne comprends pas qu'on accorde un quelconque crédit à ces données puisqu'elles sont fausses... sauf à considérer que parce qu'elles viennent de Suisse...

Hoover77 a écrit:

Je croyais que les nombres de morts avaient un minimum de sens contrairement au reste. Mais maintenant qu'on sait que pour la France ça n'intègre que ce qui concerne le milieu hospitalier, à l'exclusion des EHPAD et du reste...

BEB_09 a écrit:

je prefere les graphiques !

Moi aussi, comme je l'ai écrit dernièrement (Sujet: Saison 2019-2020 : Top 14 - Page 42 Lun 23 Mar - 18:01)

Hoppy a écrit:

arckoy a écrit:

aupa sf a écrit:

Pas du tout d accord.il y aurait des equipes qui ne s affronteraient pas!ca ne se fera pas.
Apres,la ou je me mefie de plus en plus,c est que finalement le rugby reprenne plus vite et qu on se fasse carotter!vu le tout et son contraire du gouvernement et les antecedents des responsables du rugby,je ne suis pas serein du tout

alors regarde ces chiffres et tu vas comprendre que l'on va pas reprendre demain ça c'est sure.

C'est beaucoup plus parlant sous forme de courbe. J'ai ajouté les données d'hier (total de 674 décès en France et de 5476 en Italie) et des courbes de tendance (extrapolation à prendre avec circonspection comme toujours).

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(nombre de jours en abscisse)

La courbe de la France s'écarte depuis trois jours de celle de l'Italie. À voir sur plus de jours si cette tendance se confirme.